Faîtes Bastien. C’est ça votre message.

Je lisais ce matin un bouquin sur les stratégies de communication d'une association que vous connaissez sûrement.
Si vous me lisez depuis un petit moment, vous savez que je préfère prendre des tactiques et stratégies dans des domaines assez variées, pour ne pas vous proposez des conseils que vous pourrez trouver n'importe où ailleurs.
Pour ça, rien de mieux que les études de cas ou les livres qui n'ont rien à voir avec votre sujet.
Rien à voir… où presque.
Parce que ce bouquin parle de la genèse de l'association Sea Shepherd, et notamment de comment elle a réussi à gagner en visibilité en un temps record.

La raison est simple : Paul Watson est un génie de la communication et de la stratégie. Ce livre, Ocean Warrior, retrace son histoire.
J'espèrais glâner quelques informations sur sa stratégie médiatique.
OK, ils s'appuient sur des valeurs fortes et clivantes, ont construit une communauté ultra-engagée, etc. mais ça je vous en ai déjà parlé (et on en reparlera).
Voilà ce que j'ai déniché :

" Depuis toujours les sociétés ont été modelées par les moyens qu'utilisent les hommes pour communiquer plutôt que par le contenu de la communication. Le média est le message."
C'est une citation d'un théoricien de la communication : Marshall McLuhan.
Ce principe, difficile à saisir dans toute sa dimension le premier coup, est incroyablement profond.
Et plus que jamais d'actualité.

Le moyen que vous utilisez pour communiquer est plus important que le message que vous voulez transmettre. Ce que ça veut dire ?
C'est que la structure que vous utilisez pour communiquer avec votre communauté et/ou vous faire connaître conditionne terriblement quelles sont vos valeurs et qui vous êtes.
C'est l'erreur que font beaucoup d'entrepreneurs lorsqu'ils veulent lancer leur projet. Ils se mettent à communiquer des messages un peu bateau à travers tous les canaux :
"Il nous faut absolument une page Facebook, un compte Instagram et un compte Twitter" Hmmmfff…
Non. Pas absolument.
Peut être que votre projet sera mille fois plus efficace avec une coupure dans un petit journal local.
Ou avec un mail quotidien.
Ou même sur LinkedIn.
Ou dans les marchés environnants.
Une même personne ne recevra jamais de la même manière un même message si vous l'envoyez sur différentes plateformes. Sur Instagram, l'engagement est assez facile.
Sur Facebook beaucoup moins (90% des gens ne sont que spectateur par peur d'être épié)
Un blog vous permettra d'avoir de la notoriété sur certains sujets mais créé souvent de la distance avec le lecteur.
En passant à la télé (dans un reportage par exemple) vous apparaîtrez très gros et très sérieux mais pouvez vite être perçu comme du greenwashing.
Sur Youtube, vous vous retrouvez au milieu du divertissement : donc il faudra être divertissant ou captivant.
Bref, vous avez compris l'idée.

Et encore, là on vient seulement de gratter la pointe de l'iceberg. Ce principe : "le média c'est le message" fonctionne aussi dans tous les autres domaines de la communication.
Il impacte la longueur du message, son style, son écosystème, son support etc.
Lorsque Paul Watson, en 1979, éperonna un baleinier pirate et en coula un autre à quai, ce n'était pas seulement pour les mettre hors d'état de nuire. C'était un média. Si puissant que l'un des pirates baleiniers, d'abord fou furieux, a ensuite réalisé ce qu'il faisait, en a été dégouté et a rejoint Sea Shepherd.
Tout ça parce que le média qu'a utilisé Paul Watson à ce moment là était un mode d'action incroyablement engagé et risqué.
Le pirate du baleinier témoignera plus tard que ce faisant, il n'avait plus vu Sea Shepperd comme des simples bobo écolo activistes. Mais comme des guerriers se battant prêt à périr pour une cause plus grand qu'eux. Ca lui a fait un électrochoc et la remis en question. Comment peut on être prêt à sacrifier sa vie pour quelques gros poissons ?
C'est que ce ne sont pas que des gros poissons.

Paul Watson, par son action, son média, a établi à ce moment la vie d'une baleine égale ou supérieure à celle d'un être humain. Le message lui, était finalement assez peu intéressant : "il faut stopper la chasse aux baleines".
C'est l'action et sa médiatisation qui lui a donné toute sa puissance.
Je crois que vous comprenez où je veux en venir Bastien .
Lorsque vous serez prêt, faîtes preuve d'ingéniosité et frappez fort. Une page Facebook c'est un bon début. Mais votre communauté attend de vous un engagement.
On ne suit pas ceux qui ne s'engagent pas. Alors à vous de jouer.
Pour les Vivants.
A demain
Maxence

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Plus on sera nombreux, plus le monde de demain arrivera vite.

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