J’aime pas les artistes

C’est la grande tragédie / incompréhension du monde.

Elle me terrifie.

La leçon que l’on donne de partout en entrepreneuriat,

Ce qui est sur toutes les lèvres de celles et ceux qui ont réussi,

Le grand secret si simple que l’on n’y croit pas,

C’est celui-ci : « Tombez amoureux du problème des personnes que vous voulez servir »

Si ca devient une obsession, alors vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour corriger ce problème.

Et c’est comme ça que les fortunes se bâtissent : un problème douloureux commun à un grand nombre de gens (on appelle ça vulgairement un « marché »), et une solution qui promet de le diminuer (on appelle ça une « offre »).


Le marché, c’est un problème commun, important.

Et les artistes dans tout ça ?

Ben… les problèmes avec les artistes, c’est qu’ils ne font pas dans l’utile.

Ils font pour réaliser quelque chose dans lequel ils trouvent du beau,

Ils cherchent à concrétiser ou raconter une certaine poésie du monde.

(je parle ici des artistes de coeur, et pas de l’art as business, art contemporain et compagnie)

Le problème, c’est que cette vision du monde, ben… elle est moins utile pour la plupart des gens que la résolution de leurs problèmes douloureux.

Donc ça donne l’impression qu’on ne peut pas vivre de son art,

Qu’il n’intéresse personne,

Que les gens ne sont intéressés que par des trucs débilisants.

On dit que c’est la faute au capitalisme, au Diable, au Mal du monde.

Et je ne suis pas trop d’accord avec ça.

Non pas que j’ai envie de défendre le capitalisme,

Ni de jouer l’avocat du Diable.

Mais j’ai comme l’impression qu’il y a une faute de frappe.

Une erreur de raisonnement.

Quand je dis que je n’aime pas les artistes, j’y vais un peu fort pour capter votre attention.

Mais cette réflexion me vient des dizaines et des dizaines de coachings que je fais avec ce type de profils.

Les inventeurs, les poètes, les dessinateurs, les écrivains.

Tous ont en commun de vouloir « refourguer leur vision du monde ».

Elle peut être très belle et très utile, ce n’est pas la question.

Un monde sans vision artistique est un monde triste et morne dans lequel je préfère me laisser mourir.

Mais les artistes sont « oeuvre-centrés ».

Ils sont concentrés sur ce qu’ils font.

C’est très bien, mais il y a un petit quelque chose de solitaire, de « couper du monde ».

Et on ne peut pas vivre de son art en étant couper du monde.

La monnaie est un flux qui ne circule que s’il est connecté au reste du monde.

L’entrepreneur, lui, parce qu’il a besoin d’argent comme d’un carburant (c’est un moyen et non une fin),

A besoin de se connecter au monde,

De servir ses clients,

De répondre à un marché (ouhhh le vilain mot !).

Et c’est là où se fait toute la différence.

Parce que l’artiste peut continuer à faire son art désintéressé, raconter la poésie du monde sans autre préoccupation que de réaliser ce qu’il ne trouvait pas,

Mais pour être vraiment impactant, juger utile par le monde,

Il faut et il suffit qu’il se connecte à celles et ceux qui ont besoin de sa vision du monde.

Je me fiche pas mal de la technique du geste si elle est austère,

Je me fiche de la culture si elle n’est qu’un faire valoir de « culture personnelle »,

Je me fiche de l’oeuvre ou de l’invention géniale.

Ce qui m’importe c’est leur utilité au monde, leur message, leur impact.

La poésie et l’art sont utiles, terriblement utiles.
https://www.youtube.com/watch?v=-7OE6bDfM2M

Mais elles doivent contribuer, avec stratégie, au miracle de la vie.

Ne venez pas me voir pour me demander comment refourguer votre vision du monde.

Ne venez me voir que si vous avez clairement en tête quelqu’un à qui tendre la main (humain ou non humain),

Quelqu’un qui a besoin de quelque chose

Pas de votre truc spécialement,

Mais d’un truc que vous pouvez bricoler pour lui ou elle.

Ce truc, ça peut être un message, un produit, un service ou une oeuvre.

Peu importe.

Il ne faut pas apprendre à vendre les trucs géniaux, poétiques ou beaux.

Il faut apprendre à écouter celles et ceux qui ont besoin de vos trucs géniaux.

On ne refourgue pas.
On écoute et on sert.

La nuance est fine, mais elle est essentielle.

Les salauds qui pillent notre monde savent très bien faire.

Ce n’est pas quelque chose de morale ou d’immorale de savoir « écouter le marché » et lui proposer une offre,

C’est amorale, sans morale.

La question de la morale vient dans les modalités.

Démontez vous le vaisseau spatial, oui ou non ?

Servez vous ceux qui le démontent, oui ou non ?

Dépensez vous chez ceux qui le démontent, oui ou non ?

Pas besoin d’être pur, génial, incompris, désintéressé.

Au contraire.

Je vous souhaite d’être complexe, un peu bancal, intéressé par l’impact et le pouvoir de faire.

Ecoutez celles et ceux qui ont besoin de vos talents.

Et au boulot.

A demain.
Maxence

PS: On va se prendre un café virtuel ensemble quand vous voulez pour parler de votre histoire, vos questionnements ou votre projet. Suffit pour vous de prendre une dispo ici : https://calendly.com/maxence-fournaux/30min


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