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Mon mail de ce matin est un peu bâclé.

Et je sais que c’est un point de vue que je suis presque le seul à défendre.

Alors je vous dois des explications complémentaires.
(et merci à Eva qui me pousse dans mes retranchements en me répondant ce matin, pas d’accord du tout avec ce que j’écris)

Je vous partage ici ma réflexion, non pas par exhibitionisme de pensée / dialogue, mais parce que je vois fleurir les désinscriptions et je panique un peu.

Voilà la suite, fortement inspiré de mon échange avec cette amie.

Ce que je veux dire, c’est que je suis fondamentalement pas d’accord avec tout ce truc qui met l’art (le vrai, celui qu’on pratique, celui que tu pratique) sur un pied d’estal hors de tout, pur et intouchable.

S’il existe, c’est qu’il est utile, sinon il n’aurait pas survécu.

Et il a le droit d’être utile, d’être intéressé dans sa finalité.
Un coucher de soleil (ou tout autre oeuvre)est beau, n’ont pas pour remplir une fonction « d’être beau » (en ce sens il n’est pas utile), ni n’est « juste ce qu’il est ».

Si on le trouve beau, c’est parce qu’il rend la vie belle, qu’il nous console, nous rassemble, nous émeut.
En ce sens il est utile.

De la même manière que les individus non humains ne sont pas utiles (au sens où ils n’ont pas été créé pour d’inclure dans une chaîne alimentaire ou un écosystème, ou un système de survie sur vaisseau spatial) mais pourtant ils sont utiles au sens où ils contribuent, même sans le savoir/vouloir, aux écosystèmes ou simplement à la beauté du monde.

Ce que je défend, c’est que l’artiste devrait travailler aussi à dire en quoi ce qu’il apporte est important, vital.

Simplement parce que ce qui survit, ce qui dure, est ce qui est nécessaire/intéressant pour d’autres.
Même l’amour (et Dieu sait à quel point je chérie cette valeur et ce verbe) n’existe que parce qu’il a une fonction qui était utile (utile socialement, cf le raisonnement d’Homo Fabulus sur la morale https://youtu.be/JUwShS6mfzE )

De quelques manières que ce soit, dans l’utilité fonctionnelle de l’organisation sociale, ou dans l’esthétisme ou l’amour profond.

Nous sommes utiles,
Nous sommes nécessaires, nous sommes interessants

Nous n’avons pas besoin d’être pur ou desinteressants / désintéressés.

Ce que je dis, ce n’est pas de brûler l’art inutile ou les bisounours,
C’est d’oser dire que toute forme d’art est utile, à quelque chose, quelqu’un, une âme, ou un système.

Je suis un esthète qui voit le beau en presque tout,
Et le beau a pour moi cette utilité de guérir le monde, de le rendre supportable.

Et je déteste qu’on s’amuse à dire que le beau n’exerce pas cette fonction.
A quoi ça sert d’être beau si ce n’est pas pour toucher le coeur ?

En ce sens j’ose écrire ces mots avec lesquels je ne suis pas d’accord, pas parce que je ne suis pas d’accord avec le fond, mais pas d’accord avec la forme qui s’est figée dans ce mail trop court.

Oui à l’utilité de la beauté
Oui à l’utilité de l’art

Oui au plaisir de faire le bien,
Oui au plaisir,
Oui à son utilité

Si le plaisir existe c’est qu’il a une raison d’avoir survécu à tant d’années d’évolution
Il est nécessaire,
Il n’est pas sale,
Il est utile !

Arrêtons de condamner l’utilité
Arrêtons cette ingratitude
Elle nous offre tellement
L’artiste a le devoir de trouver ou d’oser dire son utilité.
Voilà ma conviction.

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