Le désir de la mer, grande et belle

(Rien à voir avec Saint Exupéry, je vous parle d’autre chose)
Lorsqu’on traverse l’Atlantique, il y a deux moments où on vous applaudit.

Le premier, c’est quand vous partez.

Woaw, quel courage !

Bravo pour suivre vos rêves, et être assez fou pour braver le danger !

Après tout, vous n’étiez qu’un petit monsieur ou madame tout le monde, et ce que vous entreprenez est inspirant (« si ça marche ! » ne manqueront pas de vous préciser vos proches !)

Et le deuxième, c’est quand vous arrivez à bon port.

Vous êtes un héro, et personne ne sent le cran de réaliser l’exploit que vous venez de faire.

Vous faites désormais partis de celles et ceux qui sont si géniaux qu’on ne peut pas les rejoindre.

Et souvent, c’est comme ça qu’on résume l’entrepreneuriat.

Mark Zuk’ le geek dans sa chambre qui semble devenir milliardaire le lendemain en est l’archétype.

Idem pour tous les gros noms de la Silicon Valley : Steve Jobs et compagnie.

Ca commence dans un garage et pof : « 3 ans plus tard, le succès est au rendez vous »

La vérité venant des coulisses ?

C’est que c’est aussi con que de résumer la traversé de l’Atlantique à ce qu’on en voit dans les médias.

Le « 3 ans plus tard » est une saloperie pour vendre du rêve.

Parce que tout se joue pendant cette période.

Tout.

Tout se joue lorsque vous êtes seul sur votre bateau en pleine mer.

On vous a applaudit au départ.

Et maintenant vous vous confrontez à une solitude monstrueuse,

A l’incertitude,

A l’ennui,

A vos choix (dont vous n’êtes jamais sûr qu’ils soient les bons)

Et à tous les ennuis qui vont vous arriver dans la figure.

Et à chaque tempête, il n’y aura personne pour vous applaudir.

Au mieux quelques fans indécrotables, votre tribu,

Qui suit vos aventures depuis l’autre bout du monde.

Mais sinon, pas d’applaudissements pour vous redonner confiance en vos choix, en vous, en vos capacités.

Eh bien, cette traversée de l’Atlantique , soyez sûr que vous n’y couperez pas.

Abandonnez vos mythes de succès rapide.

Parce que c’est justement cette solitude qui fait la beauté de l’aventure.

C’est précisément le fait d’être tout seul dans votre galère qui fera qu’on vous attend au quai.

Ce n’est pas la performance physique,

C’est la lutte à chaque instant contre cette petite voix qui vous dit :

« bon… tu vois bien que ça ne sert à rien… abandonnes… on était plus confortable avant non ? »

J’écris ce mail pour toutes celles et ceux que je sais galérer à construire pas à pas leur réseau, leur patchwork fou,

Qui osent se lever et parler pour faire connaître leurs idées, leurs projets, leurs visions et rassembler une communauté,

Je sais que c’est dur,

Et je sais qu’on se lève certains matins avec une flemmingite aigüe, associée à un brin de désespoir.

Vous vous dîtes que vous avez vu plus grand que vous.

Mais qu’il vaut mieux arrêter avant de tout perdre.

Je sais ce que c’est.

C’est la traversée de l’Atlantique.

Ce moment où vous vous battez comme un beau diable,

Mais que vous êtes totalement invisible.

Et pourtant….

Et pourtant c’est à ce moment précis qu’il ne faut rien lâcher.

Abandonner tout espoir et ne fonctionner plus qu’à la foi.

Pas la foi religieuse, mais la foi profonde, irrationnelle.

A tenir la barre, vous arriverez forcément quelque part.

Suffit de pas lâcher, et d’en faire une habitude qui ne vous coûte presque rien.

Exemple avec ces emails que vous recevez pour certains depuis 1 an et demi, tous les putains de jours.

J’en inspire beaucoup pour ça.

Mais en fait, il n’y a rien de vraiment extraordinaire.

Suffit de tenir la barre et de s’interdire d’abandonner.

Alors on traverse l’Atlantique sans trop s’en rendre compte.

Suffit de pas attendre d’applaudissement sur le chemin.

Zero.

Et un beau jour, vous vous apercevez que y’a quelqu’un qui vous observe depuis un bon moment aux jumelles.

Et vous lisez dans ces yeux un truc qui brille.

Une profonde inspiration.

Pas pour le contenu de ces mails trop longs et bourrés de fautes,

Ni même pour ces idées pour lesquelles vous n’êtes probablement pas tout le temps d’accord,

Mais la seule régularité « impose le respect » (sans vouloir me la péter, mais c’est mon papa qui m’a dit ça)

C’est en forgeant que je suis devenu forgeron (comprenez le comme « c’est ainsi que j’ai acquis un statut, même si ma forge est approximative par rapport aux vrais forgerons).

C’est pareil pour notre Barnabé Chaillot national dont je vous parlais hier.

On commence de rien, et quelques années après on se retrouve comme une référence.

Alors qu’on est juste des gens comme tout le monde.

Alors voilà le secret pour vous faire une place « libre » dans ce monde à l’heure d’internet.

Produisez un contenu quotidien.

Même un tout petit truc pas intéressant.

C’est en forgeant qu’on apprend à forger.

Commencez en fermant cet email.

Ca peut être n’importe quoi.

Allez poster en cachette des lettres d’amours à tout votre quartier en plein confinement si ça vous chante.

Recommencez le lendemain.

Puis le surlendemain.

Personne ne parlera de vous.

Recommencez encore.

Et encore.

Traversez l’Atlantique pendant un an.

Une longue année.

1 + 1 +1 +1+1 +1 +1 +1 +1+ 1+1+ ………. +1+1+1+1+1 jours.

Autant d’occasions d’abandonner car vous êtes invisibles.

Mais si vous postez des lettres d’amours à tout votre quartier pendant un an, juste comme ça, pour l’amour du geste,

Vous pensez vraiment que vous allez passer inaperçu à la fin ?

Je ne peux pas vous garantir quand ça va arriver.

Pas plus que je ne peux vous garantir quand votre tablette d’abdominaux va ressortir de sous votre bedaine à force de gainage.

Mais une chose est sûre.

Ca va arriver.

Et ce processus est vraiment merveilleusement beau.

C’est ça que je veux vous raconter quand je parle de « foi profonde ».

A tenir la barre, on traverse les océans.

Mais n’attendez pas d’applaudissements.

Vous êtes invisible .

Et ça n’a rien de grave, au contraire, ça vous donne le temps de réunir patiemment votre tribu.

Un peu comme j’ai fait avec vous.

Les résultats viendront après.

La traversée de l’Atlantique est le plus court chemin vers une vie porteuse de sens et d’impact.

Il n’y a pas de raccourci.

En tout cas aucun qui construise quelque chose de solide.

La traversée de l’Atlantique est l’aventure éprouvante pour faire ses classes.

Et après vous faîtes partie du club des aventuriers, pour toujours.

Ca vaut le coup de se donner la peine non ?

Alors commencez à produire dans le domaine sur lequel vous voulez vous lancer.

Le temps presse.

Faîtes vous ce cadeau, cette discipline dans un joli paquet cadeau pour l’année prochaine.

Le monde vous attend.

Vous avez une histoire à raconter.

Alors au boulot.

Nous sommes celles et ceux que nous attendons.

A demain.
Maxence

PS: On va se prendre un café virtuel ensemble quand vous voulez pour parler de votre histoire, vos questionnements ou votre projet. Suffit pour vous de prendre une dispo ici : https://calendly.com/maxence-fournaux/30min


Le désir de la mer, grande et belle

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