Je regardais ce matin l’histoire de deux entrepreneurs qui ont lancé un projet en moins de 3 semaines, sur un coup de tête.
Ils ont construit un tiny-house en pleine nature qu’ils louent au prix fort.
(j’espère qu’ils utilisent cet argent pour préserver et régénérer l’écosystème qui leur apporte tant)
Ce qui est extraordinaire dans leur histoire, c’est le côté : “allez viens on le fait”.
Comme s’il suffisait de le dire pour le faire.
Alors que vous et moi Bastien, on sait bien que les belles idées ont généralement une durée de vie de quelques jours en moyenne.
Alors comment ils ont fait ?
Y’a pleins de facteurs différents et je vais pas jouer avec vous au grand manitou qui détient la vérité absolue.
(d’autant plus que c’est toujours très facile de trouver des raisons du succès/échec a posteriori)
Mais ce que je sais, c’est qu’ils ont utilisé une tactique assez connue, terriblement efficace mais très peu utilisée.
Si vous me suivez depuis un petit moment vous avez déjà dû en entendre parler.
C’est la tactique du “Burn your boats”.
Ca vient d’une vieille technique militaire qui consiste à brûler les bateaux dès qu’on arrive sur une île.
Pour ne se laisser aucune possibilité de retraite.
Et ne se laisser que deux choix possibles : la victoire ou la mort.
Pas mal pour motiver les troupes.
Quel est le rapport avec nos deux entrepreneurs ?
Eh bien, si tôt qu’ils ont eu l’idée ils ont cherché un terrain et acheté une remorque sur laquelle construire leur tiny house.
Ils avaient ni les plans, ni la stratégie marketing, ni leurs premiers clients, ni de certitude sur la législation.
Ils ont acheté le terrain et la remorque en premier.
Pour être obligé d’en faire quelque chose.
Et pas simplement en parler gentillement autour d’un café.
Ils ont brûlé leur bateau.
C’était certes imprudent.
Et je ne vous conseille pas forcément de faire la même chose en donnant votre démission derechef si vous avez un job à la con (que ce soit pour vous ou le Vivant).
Mais c’est terriblement efficace.
Un bazooka à détermination.
Ca vous garantit pas un projet chirurgical tout beau et tout lisse.
Plutot le genre avec plein de petites embrouilles à régler au fur et à mesure.
(mais entre vous et moi, des problèmes, des hautes et des bas, y’en a toujours, même sans bazooka)
NB: j’ai sous-ligné “petites”.
Mais par contre, une chose est sûr, c’est que ça marche.
Lorsqu’on a aucun échapatoire on ne se laisse pas le choix d’être “pas motivé”, “fatigué”, “peureux”, “hésitant” ou procrastinant.
On y va.
Notre survie en dépend.
La douleur, sinon, est trop forte.
Ca serait top d’ailleurs si l’humanité pouvait comprendre que, elle, son bateau qu'elle brûle, c’est le pétrole / charbon qu’elle crame à tout va pour grapiller des points de croissance.
On ne se laisse aucun échappatoire…
Et d’ailleurs c’est ptete de là que vient cette folie créative de vous écrire tous les jours.
S’il s’agit de sauver les Vivants, je crois bien que nous, Résistant.e.s de tous les horizons, sommes prêt.e.s à tout.
Alors si vous aussi vous ressentez cette urgence, vous savez ce qui vous reste à faire.
Acheter une remorque.
Et mettez là au milieu du passage pour aller chez vous.
A un moment donné, vous serez bien obligé d’en faire un truc.
Et ce jour là restera graver dans votre mémoire jusqu’à votre mort.
Promis juré.
Y’a rien de plus enivrant que de sauter dans le vide.
Surtout lorsqu’on commence à construire ses ailes pendant sa chute.
Et le plus incroyable, vraiment, c’est que ça marche.
(et au pire vous perdez une remorque à 2000€, c’est pas non plus la vie de vos enfants qui est en jeu)
Comme dirait Jacques Brel :
“Il est urgent de ne pas être prudent.
Il est urgent d’être imprudent.
Vous vous cassez la gueule et bah vous vous cassez la gueule.
Et puis quoi ?
On n’en meurt pas de se casser la gueule.
On ne meurt pas d’humiliation, ça n’existe pas.”
(sinon on aurait jamais appris à faire du vélo pas vrai ?)
A vous de jouer Bastien.
Achetez une remorque bien imposante que vous ne pouvez pas planquer dans un coin.
Agissez comme si votre vie en dépendait.
Ayez peur de vous lancer.
Et faîtes le quand même.
L’erreur n’est jamais aussi cher que ce que vous imaginez.
Y’a toujours moyen de s’en sortir.
Toujours.
On n’en meurt pas de se casser la gueule.
Au boulot.
Le Vivant, lui, à son bateau-vaisseau-Terre qui brûle pour de vrai.
A demain.
Maxence
"Okay chef, tu m’as mis la pêche, t'as gagné ton café aujourd'hui"
|